Publié dans Dossier

Sapeurs-pompiers d'Antananarivo - « Les opérations de sauvetage ne s'arrêteront jamais » 

Publié le lundi, 24 octobre 2022

Le Corps des sapeurs-pompiers d'Antananarivo célèbre cette année ses 73 années d'existence. Des efforts ont été réalisés pour mieux servir la population et protéger leurs biens. Cependant, il reste encore beaucoup à faire. Malgré un travail sans relâche, le manque d'effectif, de matériels et d'équipements représente un obstacle majeur pour les soldats du feu. Toutefois, leurs interventions sont quotidiennement sollicitées.

 

100 sapeurs-pompiers à recruter 

La Commune urbaine d'Antananarivo est large de 89 km avec à peu près 1,3 million d'habitants. Elle dispose 4 centres de sapeurs- pompiers composés de 283 soldats du feu. D'après le chef du Corps des sapeurs- pompiers, le colonel Tiana Razafimanahaka, l'objectif est de construire un centre de secours pour les six Arrondissement de la Capitale. Cependant, ce nombre n'est pas encore suffisant pour couvrir les besoins de ces 4 centres déjà mis en place. En plus de cela, ceux-ci collaborent avec les Communes environnantes.

Afin de combler le sous-effectif, 100 sapeurs-pompiers sont à recruter pour cette année, dont 10 femmes et 90 hommes. L'inscription est déjà ouverte et ne prendra fin que le 8 novembre prochain. Ce concours est ouvert à tous les jeunes hommes et femmes âgés entre 20 et 28 ans, titulaires du Brevet d'étude du premier cycle(BEPC). Les premières épreuves, notamment sportives et orales se tiendront les 11, 12 et 15 décembre. Ceux qui auront réussi cette première étape passeront à l'examen écrit qui aura lieu le 14 janvier 2023. Les pièces à fournir sont à déposer au Service des ressources humaines, situé dans les locaux de la Mairie d'Analakely. 

En effet, il s'agira du troisième recrutement de sapeurs-pompiers. Chaque année, la compétence de candidats s'améliore constamment. En plus de la préparation psychologique et la bonne santé physique, il existe également d'autres critères requis pour les candidats. Ils devront savoir nager et accomplir au moins 25 m, en nage libre, outre le grimpé, la vitesse et le lancer de poids.

Une volonté et du courage  

Malgré les risques et dangers auxquels les soldats du feu sont confrontés durant leur l'intervention, ils subissent souvent les vives critiques de la part de la population, et dans la plupart du temps, cela est dû en raison du retard de leur intervention. « Certes, les matériels ne sont pas suffisants. Mais l'important, c'est de pouvoir gérer la situation avec les moyens du bord », explique le chef de Corps. « Pour une intervention, nous ne disposons que de deux minutes au maximum pour enfiler les combinaisons, préparer les véhicules et sortir du portail. Cependant, on arrive parfois en retard sur les lieux et on admet cela ». Lui de poursuivre : « Ce n'est que durant une telle situation qu'on se rend compte que le temps passe vite. On attend désespérément l'arrivée des secours, et cette attente parait trop longue ». Afin d'éviter que la situation s'empire, les sapeurs-pompiers ne cessent de sensibiliser la population sur l'entraide. « En cas d'incendie, on appelle les pompiers. Mais en attendant l'arrivée des secours, les riverains devront s'entraider pour éteindre les feux. Dans une intervention, même une petite seconde compte », a-t-il ajouté. En effet, à chaque intervention des soldats du feu, outre les embouteillages, les repères sont flous dans la plupart des cas.

Un travail sans relâche ! 

Infatigable. Pour les sapeurs-pompiers, les opérations de sauvetage ne s'arrêteront jamais. « Nous travaillons 24 heures sur 24 tout au long de l'année. Durant la saison sèche, les soldats du feu luttent contre les incendies. Et lors de la saison des pluies, ils font face à la montée des  eaux, le glissement de terrain ainsi que les chutes d'arbres. C'est lorsqu'il n'y a pas d'intervention que nous pouvons réaliser des exercices de simulation afin de renforcer la capacité des soldats, entretenir les équipements tels que les véhicules et les bouches d'incendie, refaire la peinture des véhicules, tout cela grâce aux moyens du bord », a conclu le colonel Tiana Razafimanahaka. En moyenne, on recense un incendie par jour dans la Commune urbaine d'Antananarivo. 

Une reconnaissance tant souhaitée

Le Corps des sapeurs-pompiers joue un rôle important au sein de la CUA. Il assure la sécurité des personnes et celle de leurs biens. Il prête aussi main-forte aux Communes périphériques qui font partie de la grande agglomération d'Antananarivo. Ils œuvrent dans plusieurs domaines, outre la lutte contre l'incendie bien évidemment, à savoir le secours d'urgence aux personnes malades, les victimes de noyade, les cas d'intoxication. Durant notre entrevue, le chef du corps a souhaité que le métier des sapeurs-pompiers soit reconnu par la population. En réalité, les soldats du feu consacrent tout leur temps, toutes leurs forces et leur esprit pour sauver leurs compatriotes et les mettre hors du danger. 

Pour la Municipalité de la ville, l'amélioration du Corps des sapeurs-pompiers est une priorité. Avec l'aide des partenaires, ce département a bénéficié d'un approvisionnement en équipements et matériels.

 

Dossier réalisé par Anatra Raholimanantsoa

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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